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Photo du rédacteurStéphane Turgeon

Dix films à faire brailler comme un veau

Les cinéphiles de ma génération (les quadragénaires) ont tous vécu une première expérience de relâchement lacrymal en voyant le doigt de E.T. s'éteindre au chevet d'Elliott, ou encore, en entendant le déchirant « C'est Cléo! » près de la dépouille d'un Saint-Bernard enseveli sous la neige. Parce que ça fait du bien, des fois, de pleurer, voici dix autres films qui sauront faire craquer la carapace des plus cyniques.


City Lights - Charles Chaplin (1931)


Chaplin était un maître absolu de la comédie burlesque mais l'on oublie qu'il excellait aussi à faire surgir l'émotion. Dans ce film, notre vagabond donne tout le butin que la chance lui a mis entre les mains pour payer une opération qui redonnera la vue à une fleuriste aveugle. Après plus de 90 ans d'existence, ce film demeure beau et vrai. Un classique absolu.


La Strada - Federico Fellini (1954)


La Strada est sans aucun doute le film le plus touchant de Fellini. L'histoire est d'une grande simplicité : Zampano, un rustre colosse de foire achète à une pauvre famille, leur fille Gelsomina pour en faire sa partenaire de scène. Elle, cœur simple et fidèle, s'accommode des indélicatesses de son maître. Mais le jour où Zampano commet l'irréparable, elle se fane comme une fleur...


East of Eden - Elia Kazan (1955)


D'après un roman de John Steinbeck actualisant le mythe de Caïn et Abel, ce film révéla au grand public le formidable acteur James Dean. Il y interprète Cal, un enfant incompris et mal aimé par son père, qui semble lui préférer son frère Aaron. Quoi que fasse Cal pour se faire aimer de son papa, celui-ci prend tous ses gestes d'amour pour des erreurs de jugement, lui refusant ainsi sa considération et son affection. Voilà ce que le CinémaScope a de mieux à offrir : des personnages et des drames plus grands que nature.


Paths of Glory - Stanley Kubrick (1957)


Ce film de guerre profondément pacifiste montre avec une maestria étourdissante la réalité des guerres de tranchées, et aussi, comment de pauvres soldats, au nom de la patrie, du sens de l'honneur et du respect des ordres, même les plus absurdes, meurent d'une manière ignoble. À la fin de ce grand film, toute une division de l'armée française prend un verre à l'auberge après une éprouvante journée. L'aubergiste leur donne alors en pâture, une pauvre femme allemande que l'on invite à chanter pour le groupe. L'une des finales les plus bouleversantes de l'histoire du cinéma.


Elephant Man - David Lynch (1980)

En Angleterre, à l'époque victorienne, un homme au visage et au corps affreusement difforme, tenu en esclavage par le patron d'un Freak Show ambulant, est recueilli et soigné par un médecin. D'après l'histoire tristement véridique de Joseph Carey Merrick, Elephant Man démontre que la monstruosité ne réside pas dans l'apparence d'un être humain mais plutôt dans le regard affreux que celui-ci jette sur la différence, dans les actes de celui qui ose retirer la dignité humaine à son prochain.


Le tombeau des lucioles - Isaho Takahata (1988)


En 1945, la ville de Kobe au Japon est bombardée par l'armée américaine. Ce tragique événement fait de Seita (14 ans) et Setsuko (4 ans) des orphelins. Abandonné de tous, ils devront lutter pour leur survie. D'une tristesse inouïe, ce dessin animé n'est pas fait pour être vu par des enfants. Car ce qu'il expose, c'est que la guerre est cruelle et fait naître le pire de l'homme, qui alors n'a aucune pitié pour les plus faibles.


Dead Poets Society - Peter Weir (1989)


À la fin des années 50, dans une prestigieuse académie américaine, un professeur de poésie (Robin Williams) aux méthodes d'enseignement non-conformistes apprend à ses élèves à suivre leur propre voie, à suivre le chemin intime de leur être. Mais dans un milieu social fait de traditions et de normes strictes, cet enseignement n'est pas vu d'un bon oeil par l'Institution. Dead Poets Society évoque avec une grande acuité, l'âge bouillonnant de l'adolescence et les forces antagonistes de la société.


Once We Were Warriors - Lee Tamahori (1994)


Dans un quartier mal famée de Nouvelle-Zélande, un père de famille Maori au chômage reçoit ses amis chez lui tous les soirs pour faire la fête et oublier ses ennuis. Mais quand il boit trop, il se chamaille et parfois même, bat sa femme. Dans cet environnement dur et sans merci, le noyau familial est au bord de l'éclatement... Once We Were Warriors est un de ces films coup-de-poing qui expose un drame social poignant sans tomber dans les pièges du mélodrame.


Good Will Hunting - Gus Van Sant (1997)


Will Hunting (Matt Damon) est un jeune homme surdoué qui habite un quartier pauvre de Boston et travaille comme concierge à la prestigieuse université MIT. Un jour où il se met une fois de plus dans le pétrin, il est forcé de suivre une thérapie avec un psychologue (Robin Williams) qui le comprend profondément. Film drôle et émouvant, il parle de la nécessité de guérir ses souffrances psychologiques pour enfin espérer se réaliser. Je défie quiconque a un cœur de ne pas « avoir le motton » pendant la scène de la confrontation finale entre Will et le psychologue.


Dancer in the Dark - Lars Von Trier (2000)


Dans un petit bled américain des années 60, Selma (Björk), une immigrée atteinte de cécité, trime dur dans une manufacture pour réunir l'argent nécessaire à l'opération chirurgicale de sa fille qui l'empêchera de devenir aveugle comme elle. Film musical atypique tourné en vidéo numérique à la fin du siècle par le cinéaste danois Lars Von Trier, Dancer in The Dark touche par sa beauté plastique, le tragique de son histoire, la candeur et la spontanéité formidable de Björk qui interprète l'héroïne, et aussi, par la violence des émotions suscitées.


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