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  • Photo du rédacteurStéphane Turgeon

Mon top 10 des meilleurs films québécois de la décennie

J'aime les listes. J'en fait constamment. Soit par nécessité - j'oublie tout! - ou juste pour le plaisir. Voici donc ma liste des meilleures vues d'ici de 2010 à 2019.



10 - Chien de garde (2018, Sophie Dupuis)


Premier long métrage de la réalisatrice Sophie Dupuis, tous garderont en mémoire la performance magistrale de Théodore Pellerin en adolescent instable et hyperactif faisant sa voie dans la petite criminalité de Verdun. La misère et la violence collant à la peau d'une famille défavorisée n'est pas un sujet nouveau dans le cinéma québécois mais rarement a-t-il été traité avec autant de force et de fulgurance que dans ce film coup-de-poing.



9 - Les mauvaises herbes (2016, Louis Bélanger)


Au temps pas si lointain de la prohibition du cannabis, un homme retraité (Gilles Renaud) cultive dans sa grange des plants de « pot » et séquestre un comédien criblé de dettes (Alexis Martin) et une employée d'Hydro-Québec (Emmanuel Lussier-Martinez) pour lui venir en aide. Louis Bélanger, à qui l'on doit le formidable Gaz Bar Blues, livre ici de l'excellent stock! Attention, ce produit provoque l'hilarité et suscite l'émotion à coup sûr.

8 - Côteau rouge (2011, André Forcier)


Comédie fantaisiste rocambolesque, fresque sociale dénonçant les ravages de la gentrification et célébrant la fière résistance d'une communauté de la Rive-Sud de Montréal, ce film ne manque pas de charme ni de mordant. Fidèle à son style absolument singulier, André Forcier réalise ici son meilleur film depuis La comtesse de Bâton Rouge (1997).




7 - Curling (2010, Denis Côté)


Un homme timide (Emmanuel Bilodeau) que la peur de vivre paralyse, vit seul avec sa fille (Philomène Bilodeau) à qui il fait l'école à la maison. Chacun de leur côté, ils font d'étranges découvertes dans ce désert de neige qu'ils habitent. Denis Côté est un cinéaste exigeant et plusieurs peuvent se trouver rebutés par le formalisme de son cinéma. Mais Curling est certainement son film le plus accessible - et probablement son meilleur! - en particulier pour ce ton d'humour pince-sans-rire et de mystère qui traverse l'œuvre.



6 - 1987 (2014, Ricardo Trogi)


Deuxième segment d'une trilogie autobiographique de Ricardo Trogi, 1987 nous plonge au cœur de l'adolescence de ce « héros » (Jean-Carl Boucher) tiraillé entre deux quêtes : faire l'amour pour la première fois et enfin entrer dans ce nightclub mythique de la Grande Allée à Québec, Le Dagobert! Mêlant habilement l'anecdote savoureuse, les péripéties drôles et touchantes et la nostalgie des flamboyantes années 80, 1987 est de ce genre de film que l'on ne se lasse de réécouter.

5 - Le vendeur (2011, Sébastien Pilote)


Marcel Lévesque (Gilbert Sicotte), le meilleur vendeur de voitures depuis des années de ce concessionnaire auto d'une petite ville industrielle, continue de «pousser les ventes» malgré une grève qui s'éternise et paralyse l'économie de la région. Avec Le vendeur, Sébastien Pilote accomplit le tour de force de lier le social au personnel avec délicatesse et subtilité. Mais cela n'aurait été possible sans la composition sensible de Gilbert Sicotte, qui touche autant par sa roublardise que sa bonhomie.




4 - Monsieur Lazhar (2011, Philippe Falardeau)


Bashir Lazhar (Fellag), un immigrant algérien nouvellement arrivé à Montréal, vient enseigner pour le reste de l'année scolaire à une classe de sixième année traumatisée par le suicide entre ses murs de leur professeure. Adapté d'une pièce de théâtre d'Evelyne de la Chevalière, Monsieur Lazhar est à la fois un vibrant drame psychologique et une critique amusée du milieu scolaire québécois. Une œuvre inoubliable, autant pour la prestation de Fellag que celle de la toute jeune Sophie Nélisse.




3 - Incendies (2010, Denis Villeneuve)


Les jumeaux Jeanne (Mélissa Désormeaux-Poulin) et Simon Marwan (Maxime Gaudette) reçoivent, à la mort de leur mère (Lubna Azabal) son testament leur chargeant de retrouver et de remettre, à leur père qu'ils croyaient mort et à un frère jusque là inconnu, chacun une lettre. Adaptation poignante d'une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, cette tragédie sur la quête des origines ouvrira les portes d'Hollywood au cinéaste Denis Villeneuve, amorçant un second départ brillant le menant à réaliser des films à gros budget ne sacrifiant rien à l'intelligence ni à l'originalité de son cinéma.




2 - Mommy (2014, Xavier Dolan)


Steve (Antoine Olivier Pilon), un adolescent à problèmes au caractère bouillant et violent partage sa vie avec sa mère Diane (Anne Dorval) et sa voisine Kyla (Suzanne Clément). Porté par un trio d'acteurs exceptionnels, le surdoué Xavier Dolan réussit à nous prendre aux tripes sans relâche pendant plus de deux heures. Avec un format d'image à la verticale traduisant une société étouffante, des personnages excessifs, une réalisation nerveuse et précise, un scénario sans temps mort, Mommy est, sans conteste, le plus grand film du jeune cinéaste québécois chouchou de Cannes.



1 - Les démons (2015, Philippe Lesage)


Félix (Édouard Tremblay-Grenier), un jeune garçon hypersensible aux prises avec de multiples peurs et angoisses, termine son année scolaire pendant qu'une vague de disparitions de jeunes garçons sévit dans son quartier. Film de pur cinéma, Les démons fascine autant par la beauté exceptionnelle de ses images, la musicalité de son langage cinématographique, l'inquiétante étrangeté qui s'en dégage et l'authenticité des jeunes comédiens qui y jouent. Philippe Lesage est un grand cinéaste malheureusement méconnu au Québec, dont les films laissent leur marque partout dans les grands festivals internationaux.



*Mention spéciale à King Dave (2016, Podz) et Les affamés (2017, Robin Aubert).

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